Le titre de cet album renvoie à une réalité évidente : il y a eu, il y a, il y aura toujours d'une part des gens recouverts de guenilles
et de souffrances quotidiennes, et d'autres parts des parasites déployant avec arrogance leur pouvoir et leur richesse volés à l'ensemble de l'humanité.

• FAUBOURGS
Au fil de la composition, les faubourgs de Buenos-Aires sont peu à peu apparus, ce qui n'était pas prévu.
Je souhaitais au départ plutôt évoquer ces nombreux faubourgs peu à peu avalés par Paris, aux temps d'il y a déjà un moment, époque La Commune, tout ça :)
Quoi qu'il en soit, Buenos-Aires, c'est très, très bien aussi.

• La NUIT des GLYCINES
Interprétez le sens du titre à votre façon.
Pour le reste, c'est une pièce très complexe (du moins pour moi) qui évolue, grossit, s'endort, repart, tout au long du morceau. J'aime bien.

• Elle FAIT (version instrumentale)
Ce morceau reprend certains thèmes musicaux d'un morceau précemment paru dans mon premier album.
Très doux, le piano se balade sur un fil.
Pour s'endormir, ou mieux, c'est un slow, en fait :)

• Des PELOTES de HAINE
Ben, les massacres de la merde Poutine et de ses sbires en Syrie, en Ukraine, Tchetchénie, en... Partout.

Morceau très largement inspiré de tas de morceaux classiques. Un peu comme il existe des grilles, des gammes "standard" en blues, en rock, en jazz, etc, c'est un peu la même chose en musique classique et c'est ce que j'ai appliqué là.

• Un ÉCUREUIL dans le MONASTÈRE
Depuis plusieurs jours, un écureuil ravage les noisetiers d'un monastère et, de l'aube humide jusqu'au crépuscule rougeoyant, court d'un potager à l'autre, narguant les moines désemparés qui n'en peuvent mais.

L'un d'entre eux essayera même de la poursuivre en vélo dans les sentiers environnants. L'écureuil gambadera, tellement léger et rapide, à la crête des champs de blé et le moinillon chutera lourdement.

Ça, c'est frais, comme histoire :)

• Assis derrière le soir, au couchant
Ce morceau est très largement inspiré des pièces d'Erik Satie, vous n'aurez aucun mal à le percevoir en l'écoutant :)

Un piano très doux y évoque l'apaisement, les eaux qui se rident lègèrement.
C'est le soir.
Quelqu'un est assis au loin, contre un arbre, derrière le soir.

"Derrière le soir" ?
Qu'est ce que peut vouloir dire "Derrière le soir" ?

A vous de vous faire vos propres images à partir de ces trois mots.

• Le Jésus de Lucie
La pauvreté et des montagnes de soucis très constants ayant définitivement élu domicile à sa porte, la vie de ma grand-mère ne fut donc qu'une suite sans fin de misères morales et financières.

Pourtant, elle ne manquait jamais de me "LE" montrer.

En effet, quand nous passions devant un crucifix accroché à un mur, ou bien à côté d'une croix au détour d'un chemin, Lucie baissait la tête en me tenant fort la main et me disait : "Tu vois, lui, c'est le petit Jésus, et il nous aide...".

Un signe de croix rapide mais respectueux, puis nous repartions.

Dès mes six ou sept ans, j'ai pourtant très vite compris qu'elle se trompait, la pauvre, et je voyais bien que le type en métal cloué sur la croix ne l'avait jamais aidé et ne l'aiderait jamais.

Mais elle le croyait.
Alors tout va bien.

• Andrew Jackson et les Indiens
On admet bien trop souvent que les nazis furent des précurseurs, notamment en ce qui concerne les déportations. Ben non.

Les envahisseurs issus de quasiment tous les pays du continent européen qui colonisèrent les deux amériques ou bien encore l'Australie, ne manquèrent pas d'idées et de zèle dans le domaine.

Prenons Andrew Jackson, par exemple, "sympathique" président des Etats-Unis d'Amérique, dont le portrait figure encore sur les billets de vingt dollars.

Il fut une immonde ordure et commit ce qu'il faut bien appeler des crimes contre l'humanité envers les Indiens qui étaient quand même chez eux, n'est-ce pas ?

Internet vous en dira plus ;)

• Six cordes pour des lambeaux
Les gens se déchirent souvent, à tort ou à raison.
Souvent à tort.
C'est la vie.

C'est dommage.
Ensuite, on regrette.
Le temps a passé et on regrette.

• Guenilles et couronnes
Il s'agit d'un thème mélodique identique au précédent, mais développé pour le piano.

Quelle est l'idée de fond de ce morceau ?
Bon, on ne va pas se la faire à la sournoise, du genre débat pas net du collier.
Disons-le donc clairement : en ce 21ème siècle, les inégalités sociales perdurent dans le monde entier, la plupart du temps de façon dramatique.

Les richesses et les pouvoirs sont immensément mal répartis, et si certains se gavent sans retenue, d'autres n'ont même plus de quoi vomir.
En d'autres termes : inégalités pour se soigner, pour manger, pour survivre, pour vivre.

Les communistes, entre autres, avaient bien perçu la chose, mais leur idéal a pris l'eau, noyé par des dictateurs sanglants de haut en bas.

Que feront les années à venir ?

- Morceau dédié à Samuel Paty, homme juste tué par des sous-connards -

• Assis derrière le soir, la veillée
Autre version de "Assis derrière le soir, au couchant".
Le piano n'y est plus acoustique, mais électrique de type Fender Rhodes.

Electricité ne veut pas dire plus de froideur, bien au contraire, la preuve, tellement ici les notes sont douces et diffuses.